Incendie Mots

Le mardi 27 octobre 2020, ma ville est en couvre feu à partir de 21h, comme partout ailleurs. Donc que faire ? Quoi faire ? Avec une complice, une amie, une soeur : Lucille.B, lors d’une discussion passée, on palabre sur notre passion commune. Je lui fais part qu’un de ces jours je m’emparerai de ce challenge de mots imposés pour en faire une version personnelle, mais que 10 mots ça me paraît peu suffisant en contraintes, sans prétention bien sûr. Le temps passe… passe et repasse… »on fait le bilan calmement »… Je suis un homme de parole et de lettres, je le dis « Quand Dire c’est Faire », je récupère la liste des 110 mots imposés et proposés par Rimes Croisées,  parsemés au long de cette saison 2019 et 2020 lors de leurs scènes ouvertes Slam Beauvaisienne au bar L’Alternative, je prends la plume spontanément sans calcul et les mots s’enfilent l’un à l’autre, j’essaye de tenir le fil de chaque liste mensuelle, sans réfléchir j’écris en « One Shot », automatique sans réflexion, ni fil conducteur à suivre, seul le sens des phrases et la direction aboutiront avec ma voix seule que j’accorde sur quelques accords de guitare libre de droit, je vous propose cette version : voix, avec un flow rap, une guitare acoustique qui fera naître un « INCENDIE MOTS » ou emboutira d’une traite les 110 mots. Un peu long pour vos esgourdes sans doute, les plus curieux, intrépides et amoureux des mots et de la rime iront au bout.

Ci-dessous voici les mots contraignants du texte, 110 mots ! Certains sont en double, j’en ai donc ajoutés quelques-uns peu communs pour pimenter et clôturer « l’incendie mots ».

J’attends vos impressions sur cet exercice de style, bonne écoute à toutes et tous !

LES 110 MOTS DE RIMES CROISÉES

  • Ambition, pilule,  prisonnière, fuite, rang, noir, raison, pavillon, saphir,  marge.
  • Polyglotte,sens, (fragment), silence, malade, désenchanté, tendre, autiste, incertitude, intention.
  • Crépuscule -aimer -doute -ombre -viscères – silence –  bleue -ombre-Morphée -Saturne
  • Orage, étincelle, glaive, valse, errance, séquelle, quiétude, symbiose, défaillance, navire.
  • Paix, (errance), éphémère, autrui, slam, laboratoire, faiblesse, pluriel, vide, étreinte
  • Prudence, Folie, Mythologie, Libère, Maîtresse, Émotion, Fièvre, Ignorance, Littérature, Muse.
  • Ailleurs – locomotive meilleur – futile – verset – âme – imaginairepoète – plomb – flèche.
  • Anniversaire, amis, apéro, cri, surimi, bonnet, carte au trésor, rhume, Schtroumpf , micro.
  • Extraordinaire – bouyave – bulgare – iconoclaste – truchement – foutriquet – RC Lens – soupape – nouveau né – relativité
  • Voie lactée horizon – temporelle – cime – écho – (époque – boussole) – automne – versant – alunissage.
  • Cucurbitacée – Canard- Jaune – Chauve- Abscisse- Patrick Bruel – Artichaut- Azote – Constipation- Basique.

Je croise mes rimes et fouille comme un brocanteur

En intérim, sans intérêt car j’ai rarement vu ça

L’ambition, de ma plume

prisonnière comme Néo et ses pilules

Un choix prendre la fuite à bord d’un navire

le pavillon noir émerge de la lumière jaillit

en marge de la raison

je rejoins ses rangs insubmersibles

Au-delà des limites une lumière brille

comme le saphir, qui éclaire mes vrilles

 

Je ne parle qu’une langue, celle du cœur

je ne suis pas polyglotte, ni polymorphe

Malade, température, un cachet et, au lit

un peu de salade et de morphine,

pour m’anéantir l’esprit et du restant à subir

Mes silences remplissent les cases

par mon absence, prennent place

dans le mutisme utile, tel un autiste

J’aiguise le tendre, sens à la résistance

Désenchantée par les incertitudes

L’intention au clair de lune

Vacille, leurs préceptes titubent

 

N’attendant pas d’aimer au crépuscule

La béquille à la main et le prépuce

pur, dur, tendu

Hurlant de feu du fond des viscères

Les doutes m’encerclent, sans thèse

les bleus de l’âme enfouis dans les ombres

chauffée à blanc comme une lame

que câline et met en sourdine Morphée

La terre tourne, idolâtre comme un amant les anneaux de Saturne

Valse d’errance étrange

Défaillance en symbiose

Les vaillances syncopent

sans quiétude en osmose

J’ai mal au Mic comme OXMO

 

Les séquelles s’élèvent comme des murailles

Fondées de fer, d’eau et terre glaise

J’ai connu : l’orage, la foudre,

le feu et j’ai atteint les dernières étincelles

brandit la bonté et le glaive

j’ai franchi, apprivoiser mes faiblesses et l’éphémère

Sonne le glas pour la paix interne

elle est pluriel et pièce maîtresse

Libère, fièvre, émotion et folie

Ma littérature est locomotive

elle est ma boussole

ma muse, tel un poète

 

L’imaginaire, imagine chaque ligne

Rap, Slam, contes et fables

Peu-importe la forme

seul le fond prime

L’amour des mots n’a pas de sens

Cette mystique inspi, inimaginable

contient cette substance, inimitable

Propre à soi, mes versets d’âme

se tissent de fil de soie

Brutal, se renverse par éclats en drames

comme des méfaits, scandales

Mais n’aies crainte,

faites de prudence

est l’étreinte

depuis les balbutiements

Je ne profite guère, d’autrui à outrances

Je déteste le flamboyant qui esquinte

Je viens d’une autre rive

que l’on a tenté de restreindre

Celle que l’on pense vide de toutes substances

Ne jouons pas la carte de l’ignorance

 

Mais sache que…mon oratoire est un crachoir

Son venin vaccine, n’est pas dispo en laboratoire

Je m’en sustente, le meilleur est ailleurs

Pointe comme flèche de plomb au centre de la cible

Ferme plantation de mes racines

Solem prit pour l’irascible

J’ai nul besoin d’un tas d’amis

mes punchs frappent fort, te mettre au sol sans tatami

Les véritables et fiables sont présents

à mon anniversaire 81/15/07

 

Sans prise de tête, chacun ramène…

sous forme de barbecue ou d’apéro dînatoire

la saison me donne la bonne raison

en toute convivialité sans cris, sans crimes

La bonne ambiance décrispe

Rigolades, simplicité,

poulet frit, chips, tomates cerises,

surimis, légumes et autres beuveries,

Rhum pour les plus grand, Oasis pour mes plus petits

Pas de rhume ni de chnouf

Les soirées se finissent bien, pas de vision étrange

d’éléphants roses ou de Schtroumpf, révolutionnaire avec un bonnet rouge

Je prends une pause, vis ces instants présents

regarde ses trésors, d’instant ressent la liesse de l’enfance

et les palpitations d’une carte au trésor

 

110 mots et sans maudire mes maux, mémo-rise

par la capsule du micro-phone, extériorise

comme les démons de RISE de Malcom….

Extraordinaire soupape, de décompression

m’apporte relativité et je me foule pas !

Cela m’extirpe de la dépression et des coup bas

car la vie est une… elle aime te bouyave

Sans vouloir faire la morale, tires en des leçons

Coupable d’un sourire Kabyle et d’un regard Bulgare

vue comme une pule-cra, par les foutriquets

Je fou le feu, foule et briquets

Digne et fier, sans citer de sobriquets

Je vais plus en boîte … Saupiquet !!

 

Je bouge ma graisse, de Bvs à Mykonos, j’clash !

Les iconoclastes m’interdisent, un teint terni … sans truchement

J’adhère aux sincères, valeurs et regards droits

avec une poignée de paluche non !

Génération PSG : LAMA, GINOLA, WEAH le trio infernal !!!

Époque virgule NIKE, sur le sweat et ADIDAS à bandes

Hors de question de porter des NEW BALANCE avec ma bande

Supporter de la première heure, fidèle et fiable comme ceux du RC LENS

 

Nous ne sommes pas de nouveau-nés

faits de miel, de coton et d’infinie voie-lactée

règle le volume de ton sonotone,

ce texte monocorde, saute au vol,

à l’horizon de l’automne

Pieds fermes au sol, sans alunissage

vise la cime sans limite, d’une allure si stable

 

Temporel est mon écho, quand tu es empereur de ton égo !

sur les versants je pagaie à contre sens…

Je ne sais pas faire le canard, col bleu, en col blanc et bec jaune

Remonter le courant comme un saumon, me ressemble tant

Pas d’excuses pour mon insolence, je ne sais pas faire semblant

Je ne suis pas tout le temps une sinécure

Ni une cure de cucurbitacée…

501, Cul tassé, culte, Kurby, intrusif passé

restera un cœur tendre à fendre derrière le scaphandrier

ça vend du rêve

 

J’arrive à cette fin de texte quasi chaud

je suis venu comme j’ai commencé

les mains dans les poches et archi chauve

je suis un arbre, qui a de la sève,

un tronc, des membres et devant vous sans pudeur

j’épluche mes feuilles comme un cœur d’ artichaut

 

Écrit à la ligne chaque mot de la liste,

L’anticipation swing, de l’un à l’autre, sans constipation

Mes lettres pèsent sans faire de chiffres,

seul le nombre compte, syllabiques

sans abscisse, j’ absous, additionne ou divise, (ordonnée)

divulgue ma formule, basique spontanée, non mathématique,

Patrick Bruel dans prof

Coïncide cancre et sémantique

Poésie frénétique

ignore les hérétiques et les etiqueee-teurs

Molotov en provoque, éclats de couleurs …Polok

La tête dans la moon, les pieds dans le mazout,

Je survie et m’accommode,

chaque jours d’épreuves nourrissent son homme

comme l’Azote dites « à Zot !»

Chimique Au micro j’glisse mes rimes plausibles

Nitroglycérine, mazette ! dialecte en apostrophe

Hors de ma zone, Mazeltov !

 

À suivre…